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NatUp à fond dans la diversification

« Avant même la récolte, nous avons lancé des actions avec un plan d'économies d’ores et déjà atteint de 10 M€ », détaille Patrick Aps (à dr.), DG de NatUp, au côté du président, Antoine Declercq, et du futur DG, Laurent Lemarchand (à g.).

Le cap stratégique donné il y a plus de dix ans se poursuit, notamment dans la production de légumes, de bio, de viande ou d’énergie. Les activités de diversification ont contribué à 46 % du résultat consolidé du groupe selon les chiffres de l’an passé présentés lundi 25 novembre.

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Les métiers de diversification « horizontale » aux côtés de la « verticale » des métiers des grandes cultures ont contribué pour 46 % du résultat (EBE) de l’entreprise, en 2023-2024, conformément à la feuille de route fixée dix ans plus tôt. « Cette diversification fait partie de la résilience de notre modèle coopératif », a insisté le directeur général Patrick Aps, pour sa dernière conférence de presse, lundi 25 novembre, avant de céder sa place le 1er janvier prochain à Laurent Lemarchand, actuel directeur agro-industries et développement. L’objectif fixé est d’atteindre 60 % du résultat issu de la diversification en 2025.

Repli technique du CA

Le chiffre d’affaires de 2023-2024 (clôture au 30 juin) a atteint 1,3 Md€, en « repli technique » d’environ 300 M€ lié à la baisse des cours des matières premières, essentiellement les engrais et les grandes cultures. La part du pôle agricole atteint en 2023-2024 695 M€, soit 54 % de l’activité globale. En outre NatUp déploie dès à présent un plan d’urgence pour gérer la mauvaise collecte de 2024.

« La moisson 2024 a été assez catastrophique avec des rendements qui s’échelonnent de 30 à 109 q/ha en blé, souligne Patrick Aps. Il nous manquera certainement 250 000 t de collecte par rapport aux 2 Mt de l’an passé. Ces 250 000 t vont nous manquer jusqu’au bout de la campagne ! Il ne faut pas oublier que dans ce métier de la collecte, le seul diviseur de charges, c’est bien le volume. Dès les premiers signaux avant même la récolte, nous avons donc lancé des actions avec un plan d’économies d’ores et déjà atteint de 10 M€. Des mesures sont prises également pour soutenir les adhérents. Nous sommes un groupe de taille importante, mais nous savons être agile pour réagir assez rapidement lorsque c’est nécessaire. »

Légumes pasteurisés

Parmi les orientations de diversification, NatUp a évoqué son projet Lugo à 30 M€ pour produire des légumes pasteurisés en synergie avec ses activités légumières. Le projet a pris du retard à cause de fouilles archéologiques et l’ouverture du site est programmée désormais pour la fin d’année 2026.

La diversification est en réflexion, notamment en grandes cultures pour des adhérents de zones de Scop qui subissent le plus la volatilité des rendements. Les filières blé dur, lentilles ou encore volailles ont, entre autres, été évoquées en lien avec les ateliers de transformation et les partenariats stratégiques de la coopérative.

Acteur de l’énergie

Le volet énergétique semble aussi devoir monter en importance. « Nous partons du constat qu’il y a des objectifs nationaux pour le photovoltaïque et pour la méthanisation qui est de multiplier par trois la capacité française. Sachant que les ressources industrielles pour la méthanisation ou les friches pour le photovoltaïque sont déjà exploitées, ce sujet va forcément nous impacter au niveau agricole. Nous avons ainsi décidé d’être acteurs, avec pour objectif de consolider le revenu des agriculteurs », explique Laurent Lemarchand.

Le groupe est d’ores et déjà partenaire de certains projets de méthanisation. Il a vocation également à accompagner le déploiement des cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cives) et à s’impliquer également dans des programmes d’agrivoltaïsme.

Pérennité du groupe

Le fait que les dirigeants de NatUp (anciennement CapSeine) aient amorcé une diversification des métiers de l’appro-collecte en 2012-2013 a largement contribué à la survie du groupe coopératif. Ceci alors même que la rentabilité des métiers de l’appro-collecte a été mise à rude épreuve au cours de la dernière décennie sur fond de volatilité des prix et des rendements et de la multiplication des contraintes réglementaires dans un secteur dominé par la production de commodités agricoles : blé, orge colza.

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